Hannah Arendt à L'Allemagne

承前*1


endredi 13 octobre 2006, 11h21

L'Allemagne fête Hannah Arendt, la philosophe du totalitarisme

Par Aurélia END



BERLIN (AFP) - Un train et des rues à son nom, des colloques et des articles à foison pour le centenaire de sa naissance près de Hanovre: la philosophe juive allemande Hannah Arendt fait aujourd'hui la fierté du pays qu'elle avait fui en 1933 et dont elle a sondé sans complaisance la dérive nazie.
On ne compte plus en Allemagne les essais s'attachant à démontrer l'actualité de celle qui fait encore aujourd'hui référence pour ses écrits sur le nazisme et le stalinisme ("Les origines du totalitarisme"), et le pouvoir politique en général.
"Ses réflexions sur le pluralisme pourraient enrichir de manière incroyable les discussions actuelles sur l'islam", s'enthousiasme l'universitaire allemande Antonia Grunenberg.
"Ce qui a beaucoup de résonance aujourd'hui, c'est son militantisme pour l'émergence d'une société civile, dans laquelle les citoyens s'impliqueraient activement plutôt que de se laisser administrer par une démocratie distante et bureaucratique", selon Stefan Gosepath, de l'Université de Giessen. En Europe, des penseurs de gauche comme de droite se réclament d'Hannah Arendt, qui affirmait que "rien ne l'intéressait moins" que ce type de clivage. Née le 14 octobre 1906 dans une famille juive aisée, elle grandit au milieu des livres. Dans une longue interview en 1964 au journaliste allemand Günther Gaus, Hannah Arendt affirma qu'à 14 ans, elle lisait déjà le philosophe allemand Emmanuel Kant. A l'université, la jeune étudiante en philosophie suit les cours de Karl Jaspers et s'enthousiasme pour l'enseignement de Martin Heidegger, avec qui elle a une liaison amoureuse clandestine pendant un an. Malgré l'engagement ultérieur d'Heidegger au sein du parti nazi, qu'elle dénonce, Hannah Arendt ne reniera jamais son admiration pour lui. Cette amitié, et surtout ses écrits controversés lors du procès d'un haut fonctionnaire nazi en 1961 ("Eichmann à Jérusalem. Rapport sur la banalité du mal") font d'elle la cible de quelques penseurs juifs. Dans ses articles pour le magazine "New Yorker" sur le procès d'Adolf Eichmann, grand organisateur de la déportation et de l'extermination des Juifs d'Europe, elle le dépeint non comme un fanatique ou un pervers, mais comme un fonctionnaire médiocre et zélé. Certains y voient une tentative d'absoudre l'ancien nazi. Elle est également critiquée pour sa mention des relations entre certains responsables de la communauté juive allemande et le régime hitlérien. Le grand intellectuel juif d'origine allemande et émigré en Israël, Gershom Scholem lui reproche de manquer d’"amour pour le peuple juif". Hannah Arendt expliquera dans son interview de 1964 qu'elle a grandi dans un environnement familial où la religion était inexistante: "Chez nous, personne n'a jamais prononcé le mot juif lorsque j'étais petite. Je l'ai entendu pour la première fois dans les remarques antisémites d'autres enfants." Avec la montée du nazisme, l'étudiante se passionne au contraire pour l'identité juive et s'engage aux côtés des sionistes, ce qui lui vaut d'être arrêtée brièvement par la Gestapo en 1933. Hannah Arendt s'enfuit alors en France. Internée par le régime de Vichy dans un camp des Pyrénées, elle s'échappe en 1941 vers les Etats-Unis où elle commence à enseigner et publier. Elle y meurt le 4 décembre 1975 en citoyenne américaine. Comme tous les juifs, elle avait été déchue de sa nationalité allemande par le régime nazi en 1937. Hannah Arendt a cependant toujours gardé un lien intime avec la langue allemande, dans laquelle elle a tenu l'essentiel de son journal: "J'ai toujours refusé fermement de la perdre. J'ai toujours gardé une certaine distance avec le français, que j'ai très bien parlé, et l'anglais, que j'écris."
http://fr.news.yahoo.com/13102006/202/l-allemagne-fete-hannah-arendt-la-philosophe-du-totalitarisme.html

Actualitésというよりも、1964年のインタヴューを中心とした話。ご本人ではなく、ハイデガーアイヒマンの写真が添えられている。